Cypress Hill – Elephants On Acid

Publié par le 10 octobre 2018 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(BMG Entertainment, 28 septembre 2018)

Après 6 ans d’absence dans les bacs si l’on compte l’EP en compagnie du dubsteppeur Rusko et un dernier album, Rise Up, qui remonte à 2010, Cypress Hill revient avec Elephants on Acid, nouvel effort pour le moins surprenant. Contre toute attente, le groupe adepte des fusions en tous genres, s’offre une cure de jouvence et nous ramène 20 ans en arrière avec un disque 100% rap. Le retour de Muggs à la production n’y est sans doute pas étranger. Ici pas de featurings à gogo, pas de rock star, B-Real et Sen Dog ont déjà de quoi s’amuser à ce niveau avec leurs groupes de métal respectifs Prophets of Rage et Powerflo. La liste des invités a elle aussi bien changé et ravira les puristes a coup sûr : Sick Jacken de The Psycho Realm ou encore Gonjasufi sont de la partie, ça change de Marc Anthony et Pitbull !

Pour ce qui est des lyrics, pas de quoi être dépaysés. Sortez vos feuilles a rouler ou votre bang du fond du placard ; “Jesus Was A Stoner”, “Oh Na Na” ou encore “Reefer Man” viennent enrichir la longue palette d’hymnes ganjaïques que les Hill comptent à leur répertoire. La délirante “Crazy” fait écho à la mythique “Insane In The Brain” ; sans détrôner son ainée pour autant, elle devrait s’imposer a coup sûr comme un must des futures setlists du groupe. Dans un registre plus sombre et violent “Locos”, “Warlord” et “Blood On My Hands Again” s’imposent comme de franches réussites.

L’album s’achève par la délicate “Stairway To Heaven” (oui, carrément) prouvant une fois encore toute l’exigence et se souci du détail qu’accorde Muggs à l’élaboration de ses instrus, lui qui a même fait le voyage jusqu’en Egypte pour aller chercher de l’inspiration auprès de musiciens locaux. Des influences orientales qui se font ressentir tout au long de l’album notamment dans les (trop) nombreuses interludes et sur le très bon “Band Of Gypsies” (encore une référence rock) qui mérite son lot d’écoutes pour être pleinement apprécié.

Cypress Hill nous livre donc un album bigrement réfléchi et travaillé, qui peut laisser perplexe à la première écoute, mais dont le voile se lève peu à peu pour s’avérer au final être un très bon cru.

Julien Robin

 

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