The Cure @ Hammersmith Apollo (Londres, UK), 22/12/14

Publié par le 27 décembre 2014 dans Live reports

Un rêve de gosse. Voir enfin The Cure sur scène, après avoir loupé le coche à plusieurs reprises. Ce groupe que j’écoute depuis que j’ai 12 ans. Ce groupe pour qui mon amour n’a cessé de grandir au fil des années.

Voir The Cure chez lui, à Londres, dans une salle somptueuse, le Hammersmith Apollo. Quel meilleur cadeau de Noël ? Le groupe avait fait une promesse : il allait y avoir des raretés. Ce ne serait pas un simple concert « best of », de vieilles faces B allaient être déterrées.

Nous sommes donc le 22 décembre. Il fait frisquet dans les rues londoniennes, le métro est bondé. Comme d’hab. Les pubs autour de la salle le sont tout autant, l’effervescence se fait sentir. Cure était déjà là la veille mais nous avons fait en sorte de préserver le mystère, de ne surtout pas déflorer tout effet de surprise dans la setlist ou la durée du show. Nous ne savons donc rien du concert précédent.

Nous élisons demeure au Distillers, à quelques pas du Hammersmith. Les pintes coulent à flot et on s’en descend une ou deux avant d’entrer dans le vif du sujet. Quelque chose nous dit qu’on ne verra pas grand-chose de And Also The Trees. Qu’importe on n’est pas les seuls et ce soir, clairement, l’essentiel est ailleurs.

Nous sommes au tout début de la fosse mais voyons remarquablement bien (la fosse est en inclinaison constante donc la vision n’est pas mise en péril par un quelconque grand dadais, malins ces britishs). Et cet emplacement a l’avantage d’être à quelques mètres du bar et des toilettes.

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Le groupe ne tarde pas à investir les lieux. Le concert s’ouvre sur « Shake Dog Shake » et annonce une soirée où The Top sera à l’honneur (tous les titres de l’album seront joués).

Ils sont tous là, même Robert. Robert Smith, le vrai. Il nous paraît même auréolé d’un halo de lumière blanche, à moins que ce ne soit notre admiration pour le bonhomme qui lui confère cette aura mystique… ou les trop nombreuses pintes. Bien qu’un peu rondouillard (et au look goth qui pourrait effrayer les chiards), Bob Smith tient bien la forme et surtout, surtout, sa voix n’a pas bougé d’un iota depuis ses débuts. Impressionnant.

La beauté de la salle, les lumières sobres mais ô combien efficaces renforcent l’immersion dans l’univers de Cure. Cet univers unique quasi irréel dans lequel nous flotterons trois heures durant.

IMG_6027Roger O’Donnell, le clavier du groupe s’est fendu la veille de deux tweets à haute teneur historique « la dernière fois que j’ai joué au Hammersmith c’était en 1987 avec les Psychedelic Furs, j’étais loin de penser que 6 semaines plus tard on me proposerait de rejoindre The Cure. » « … et que 27 ans plus tard nous jouerions encore ensemble. J’ai l’impression que ce soir fera partie des grands shows du groupe ! ». On n’y était pas la veille mais ce soir ce sera magique, cela ne fait pas un pli.

Promesses tenues quant à la setlist avec bon nombre de raretés comme « A Man Inside My Mouth » (la face B de The Head In The Door jamais jouée auparavant !), « Piggy In The Mirror », « Wailing Wall », « Kyoto Song » ou « Like Cockattoos » (bonheur !). Le groupe n’oublie évidemment pas les classiques, à la pelle (mais combien ce groupe a-t-il pondu de classiques nom de dieu ?!) : « A Night Like This », « In Between Days », « Just Like Heaven », « Lovesong »…

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Reeves Gabrels, le moins « historique » du line-up (ça ne fait que 2 ans qu’il tourne avec Cure), cohabite très bien avec Smith, se permettant même de placer de beaux solos forts à-propos. Rappelons que le garçon a tourné pendant 12 ans aux côtés de David Bowie ce qui conforte dans l’idée que ce n’est pas vraiment un rookie. Très remuant, Simon Gallup aligne les riffs de basse légendaires qu’il a pour la plupart composés. Quel plaisir de voir ainsi évoluer ce pilier du groupe ! Heureux d’être là, très souriant, Smith ne se montre pas très bavard et enquille les morceaux.

Les interprétations sont splendides, le public connaît tout sur le bout des doigts et le fait entendre. Nombreux sont les moments où l’on se regarde, heureux comme des gosses, d’entendre de telles merveilles (« From The Edge Of The Deep Green Sea »). L’émotion nous prend, sans prévenir, et je ne cache pas qu’une ou deux larmichettes ont même dû faire leur apparition sournoisement…

Pour ne rien gâcher, le son est idéal, ni trop fort, ni trop faible, parfaitement équilibré pour que chaque sonorité occupe la place qui doit être la sienne. On imaginait mal Robert négliger ce genre de « détails » (évidemment primordial) et on n’est pas déçu.

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On regrettera peut-être, parce qu’il faut bien se montrer pointilleux, de n’avoir eu qu’un morceau de Pornography (« One Hundred Years », fabuleuse) et en règle générale une soirée plutôt placée sous le signe de la pop. Mais quelle pop !

Pour le reste, même si 40 morceaux ont été joués ( !) difficile de détacher un moment plutôt qu’un autre tant l’ensemble fut marqué du sceau de la grâce, de la classe, du génie de Robert et de sa bande. On sait déjà qu’on n’oubliera pas de sitôt la si touchante « Charlotte Sometimes » suivie d’une « Primary » très offensive. On n’oubliera pas que ceci n’était que la fin du premier rappel… et qu’il y en aura trois autres !

IMG_6015On n’oubliera pas non plus que le second rappel fut un spécial Seventeen Seconds avec « M », « Play For Today » (« ohohohohohoooo ») et l’inévitable « A Forest » sur laquelle le Hammersmith Apollo a chaviré de bonheur (« again and again and again… »). On n’oubliera pas l’émotion de « Pictures Of You » dans le chant de Robert Smith comme s’il faisait une énième déclaration d’amour à sa Mary. On n’oubliera pas que la basse de Simon Gallup a fait trembler les murs sur « Fascination Street ». On n’oubliera pas les facéties du clavier et du chant sur « The Lovecats » devant un public évidemment comblé et des plus participatifs…

On n’oubliera jamais cette soirée privilégiée en compagnie d’un des plus grands groupes du monde.

JL

Line-up : Robert Smith (chant, guitare) – Simon Gallup (basse) – Roger O’Donnell (claviers) – Jason Cooper (batterie) – Reeves Gabrels (guitare).

Setlist : Shake Gog Shake – Piggy In The Mirror – A Night Like This – Push – In between days – Just Like Heaven – Bananafishbones – The Caterpillar – The Walk  – A Man Inside My Mouth – Wailing Wall – Three Imaginary Boys – Never Enough – Wrong Number – Birdmad Girl – Lovesong – Like Cokatoos – From The Edge Of The Deep Green Sea – Kyoto song – alt.end – Want – The Hungry Ghost – One Hundred Years – Give Me It – The top.

Rappel : The Empty World – Charlotte Sometimes – Primary.
Rappel 2 : M – Play For Today – A Forest.
Rappel 3 : Pictures Of You – Lullaby – Fascination Street.
Rappel 4 : Dressing Up – The Lovecats – Close To Me – Why Can’t I Be You ? – Boys Don’t Cry – Hey You !

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