Caspian – You Are The Conductor EP (Dopamine)

Publié par le 11 mai 2014 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

caspianForce, beauté et passion. En un mot Caspian.

Formé en 2003 à Beverly dans le Massachusetts, le groupe est au départ un quatuor composé de Philip Jamieson (guitare/claviers), Calvin Joss (guitare), Chris Friedrich (basse) et Joe Vickers (batterie). Pas de chanteur. Et c’est bien là la force de Caspian. Chacun des musiciens partage harmonieusement avec l’auditeur sa passion pour la musique en jouant avec nos émotions et en nous invitant dans leur univers instrumental, parfois cinématographique.

Fin 2005 les quatre comparses sortent You Are The Conductor, leur premier EP. Les débuts d’un groupe qui s’imposera au fil des ans comme un des nouveaux piliers du Post Rock. Ce premier EP est un feu d’artifice d’émotion, à la fois bouleversant et rayonnant. Les six morceaux qui le composent s’enchainent pour n’en faire qu’un, d’une durée de 28 minutes. Du pur bonheur.

Les loopings entêtants aux tonalités celtiques de “Quovis” nous transportent dès les premières notes mais c’est  bien la batterie qui trace la route à suivre. Son rythme saccadé, semblable à une chevauchée, nous habite totalement sur “Further Up” jusqu’à atteindre des sommets lumineux. On se croit à l’abri mais ce ne sera que de courte durée car l’univers de Caspian n’est jamais paisible. Les guitares changent de ton sur “Further In” qui nous prend à contre-pied et nous entraine dans une descente inquiétante et vertigineuse. Les différentes situations qui émanent de ces trois titres laissent place à l’imagination. On se laisse transporter, on s’envole, on plane, on tombe, on se relève, on se perd.

“Loft” vient prendre le relais. C’est surement un des morceaux les plus représentatifs de l’univers Caspian. L’introduction à la guitare est d’une beauté étincelante mais c’est la basse de Chris Friedrich qui viendra nous surprendre et nous emportera dans une autre dimension. Aujourd’hui cette bouleversante mélodie n’en est que plus émouvante car le jeune bassiste est décédé à l’âge de 32 ans en août 2013. Il prouvait ici tout son talent. Ce terrible coup du sort ne mettra pas un terme au groupe et renforcera leurs liens, comme nous l’avait confié Philip Jamieson au cours d’une interview lors de leur passage à Paris en février 2014.

L’écoute se poursuit avec la planante et mystérieuse “For protection”. L’apothéose est atteinte sur le dernier titre “Last rites” qui nous possède instantanément dès les premières notes de guitares. Ni triste, ni joyeux mais beau à couper le souffle. On est littéralement envouté par le son délicat et mélodieux produit par un groupe à l’unisson durant toute la durée de ce morceau de plus de 9 minutes, le plus long de cet EP. Quel sublime final.

Sur ce premier effort, Caspian nous entraînait d’emblée dans son univers et parvenait sans difficulté à nous procurer quantité d’émotions au travers de sa musique. Le groupe a depuis parcouru bien du chemin. Erin Burke-Morgan, initialement recruté pour remplacer Calvin Joss durant leur tournée américaine de 2007, finira par devenir un membre à part entière du groupe cette même année.  En 10 ans le groupe a composé 3 albums (The Four Trees, Tertia et Waking Season), parcouru les 4 coins du globe et donné plus de 600 concerts !

Il est clair que l’amitié qui lie les membres du groupe depuis des années joue un rôle primordial et la cohésion se ressent tant sur disque (le groupe semble franchir un palier à chaque nouvel album !) que lors de leurs performances scéniques, toujours d’une intensité et d’une harmonie incomparables.

 

ET

2 Commentaires

  1. ET ! Maison ? Bravo pour cette première chronique qui je l’espère en amènera beaucoup d’autres, et déjà donne envie de se plonger dans l’univers onirique de Caspian.

  2. Super Pupet, très belle chronique ! Keep on !
    Et n’oublie pas “normal people” 😉

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