Car Seat Headrest – Teens Of Denial (Matador)

Publié par le 18 juin 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

cshLe destin musical de Will Toledo, leader de Car Seat Headrest, est assez cocasse. Le jeune homme est en train de devenir une des hypes indie (oxymore ?) du moment suite à la sortie de son… 13e album.

Ce n’est pas tout à fait par hasard, le disque en question, Teens Of Denial, est sorti chez Matador. Et généralement quand on sort un disque chez Matador on fait un peu plus de bruit que quand on enregistre seul chez soi avant de poster son méfait sur bandcamp.

Les choses sont donc en train de s’accélérer pour le Harry Potter de l’indie rock (sans déconner, vous avez vu le faciès du gamin ?) qui a bénéficié ici d’une production digne de ce nom et est accompagné pour la première fois d’un groupe.

En plus, l’album a fait parler de lui avant même sa sortie puisque tous les exemplaires sont retournés au pilon pour une sombre histoire de droits d’auteur avec les Cars*. Sortie repoussée mais buzz activé.

Ceci relèvera dans les prochains mois de l’anecdote contrairement à ce disque qui impose Car Seat Headrest parmi les artistes indé sur qui on peut compter. Sa présence dans les principaux festivals cet été en atteste.

Toledo sait écrire des chansons, ce n’est pas une nouvelle (pour sortir 12 disques en 5 ans, on se doutait bien qu’il était pas embêté avec ça..). Et il en écrit de bonnes.
Ce Teens Of Denial possède indéniablement son quota de tubes, sans pour autant verser dans le complaisant. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire est d’être un peu trop long. 1h11** c’est généreux mais ça peut lasser.

Certains morceaux mériteraient également d’être légèrement amputés pour gagner en efficacité (“Vincent” et ses 7 minutes, les 11 minutes de “The Ballad Of The Costa Concordia” qui s’autorise même une citation du “White Flag” de Dido ou encore “Unforgiving Girl (She’s Just An)”), et il y a même un titre de chanson qui est trop long pour mon iPod (“(Joe Gets Kicked Out Of School For Using) Drugs With Friends (But Says This Isn’t A Problem)”).

Pour le reste on va quand même arrêter de faire les chieurs parce que des groupes qui nous rappellent ce qu’on aimait tant chez Pavement (désolé Will mais tu vas pas y couper à celle-là), et qui pondent des petites bombinettes comme “Fill In The Blank”, “Destroyed By Hippie Powers”, “Connect The Dots” chargée en testostérone ou “Drunk Drivers/Killer Whales” et son refrain imparable, ça court pas les rues non plus.

JL

*A propos du morceau “Just What I Needed/Not Just What I Needed”. L’album est néanmoins encore trouvable à la Fnac, avec le morceau incriminé…
**En comptant le fameux “Just What I Needed/Not Just What I Needed” qui ne figurera pas dans la version finale du disque.

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