Brain Damage Meets Vibronics – Empire Soldiers (Jarring Effects)

Publié par le 19 janvier 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

253442-empire-soldiers-square-25092013-1217Il fut un temps pas si lointain où le dub occupait une place primordiale, voire principale, dans mes préoccupations musicales. Un temps où chacune des grosses sorties était attendue de pied ferme. C’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. La preuve je découvre ce disque plus de trois mois après sa sortie, alors qu’il y a quelques années j’aurais été pris de convulsions en apprenant une telle collaboration.

Si l’association de deux groupes majeurs est très fréquente dans le dub, celle-ci se démarque en s’appuyant sur une dimension… éducative ! En effet, la rencontre franco (Brain Damage) – anglaise (Vibronics) repose sur une toile de fond historique : les combats des soldats anglo-caribéens et des franco-africains durant la première guerre mondiale. Des milliers d’hommes qui ont laissé leur vie pour défendre une nation qui n’était pas la leur. Un aspect essentiel de la guerre bien souvent occulté par les livres d’histoire. L’hommage rendu par les deux activistes du dub est donc salutaire. Ça c’est pour le fond.

Pour la forme, un premier disque mixé par Brain Damage, incarné désormais par le seul ingénieur du son Martin Nathan (voir chronique de son album précédent), le second qui porte la patte de l’anglais Steve Vibronics. Au total, 17 titres et 1h10 de bon gros son. La première partie, soutenue par des invités de marque (Madu Messenger, Parvez, Sir Jean, Mohammed El Amraoui), propose du dub assez roots.

L’introductif  « Gallipoli », très réussi, balance un bon riddim bien entêtant mêlé aux bruits des tirs et explosions. Entre 1915 et 1916, la péninsule de Gallipoli fut le théâtre d’une sanglante bataille qui fit près de 200 000 morts.

Ça se bouscule au rayon des réussites avec notamment « Youts to War » où Parvez se distingue particulièrement, l’excellent « Letter Home », son rythme lancinant et ses cuivres enchanteurs. Sir Jean se montre lui aussi très en forme sur un « Do U Remember ? » en mode stepper alors que l’instrumentale « Neuve Chapelle » nous emmène en voyage, porté là encore par de splendides envolées de cuivres.

La seconde galette, garnie de dubplates revisités par Vibronics, n’est pas moins réjouissante. Dans une veine plus digitale, les morceaux, calibrés pour les sound systems sont d’une efficacité à toute épreuve, certaines surpassant les originales (« Youts to Dub », « Dub Engine » et leurs basses de mammouth).

À quoi bon citer tous les titres, cet Empire Soldiers, fort d’une belle homogénéité malgré sa durée, se déguste dans son intégralité.

Du dub comme ça on en redemande. Et pour les sales mioches qui n’écoutent rien en cours d’histoire, la faute notamment au prof barbichu chiant comme la pluie, on a peut-être trouvé la solution…

 

JL

 

1 commentaire

  1. J’fais parti de vieux profs barbichus chiants comme la pluie. Enfin jeune, barbus ouais, mais pas chiant j’espère. Mes séances sur 14-18 au lycée seront rythmés de cet album, afin de leur montrer que l’histoire est toujours vivante.

    Les vinyles tournent en boucle sur ma platine en ce moment. Que ce soit les remix de Vibronics ou Brain Damage, que du bon !

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