Blur @ Zénith (Paris), 15/06/15

Publié par le 6 juillet 2015 dans Live reports

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Le Zénith est plein comme un œuf ce lundi 15 juin, pour le retour des rois de la britpop après 13 années d’absence des scènes françaises. Après une première partie comme les aime Damon Albarn : Jupiter, un groupe congolais qui envoie de l’afrobeat pas désagréable, mais sans génie non plus, on sent une onde d’excitation grandissante dans l’arène. Le dispositif impressionnant de caméras et de techniciens dans les starting-blocks (le set est diffusé en direct sur le arte.tv) y est pour beaucoup.

Blur débarque en force, outre les 4 compères historiques, 4 choristes se placent à gauche de la scène (parité respectée), Dave Rowntree est entouré par un batteur supplémentaire (batterie électronique et percussions) et un clavier. Sur certains titres, 3 cuivres viendront ajouter du souffle à l’ensemble. Damon Albarn, bombers et polo, tout sourire, semble excité comme une puce, Graham Coxon et Alex James prennent place en front de scène. Tout le monde a l’air ravi d’être là. Magnifique décor qui reprend le design du dernier album, cornets de glace et idéogrammes lumineux géants, très beaux éclairages. Everything’s ready ! Let’s go !

IMG_5108Bloqués en tribune, au début du concert, dès les premières note de l’excellent titre « Go Out », premier extrait de The Magic Whip, on se glisse immédiatement dans la fosse (insupportable de rester bloquer dans ces putains de tribunes), pour sentir l’ambiance, la caméra plantée à l’extrêmité de la grue se balade au-dessus de nos têtes.

Uppercut d’entrée. Très gros son, Damon Albarn bondit partout, Graham Coxon commence son numéro (il changera de gratte à chaque titre) et rappellera pour ceux qui l’ignoraient qu’il est un très grand guitariste. Enchaînement avec l’ntro tonitruante de « There’s No Other Way » tiré du tout premier album, Leisure, qui irradie le Zénith. « Lonesome Street », le premier single tiré du dernier album, claque méchamment et chauffe à blanc le public. Gallagher a raison, c’est bien l’une des meilleures chansons de l’année !

Albarn, très facétieux et provoc, vide des bouteilles d’eau sur les premiers rangs – qui doivent apprécier car l’ambiance est torride – et récupère une paire de lunettes de soleil envoyée par un fan dans la fosse. Il fait le cacou, en montrant ses biceps (pas taillé comme un rugbyman pourtant), harangue le Zénith en cavalant partout d’un bout à l’autre de la scène, mort de rire et visiblement ravi d’être là. Coxon, plus discret, cisaille la six-cordes, tire des riffs et grincements noisy avec délectation, mais également très présent au chant IMG_5107durant tout le concert, en soutien de Damon Albarn, qui n’hésitera pas lui non plus à prêter régulièrement main forte à la gratte. Alex James, d’un calme « Blurien », s’offre régulièrement des poses sur les titres les plus tranquilles, pose son cul, tire sur une clope. So cool man !

Blur en vieux routiers, s’installent dans leur show et tiennent le public dans leurs pognes. Grosse énergie, gros son, parfait équilibre entre ballades et morceaux teigneux. Très belle scénographie, jeux d’images et de lumières, qui participent à la magie du moment.

Ils piocheront au total six titres du dernier album, qui tiennent vraiment la route et soutiennent la comparaison avec les grands classiques, dont le tonitruant « I Broadcast » et la gentillette « Ong Ong » sur laquelle Damon se munit d’une guitare acoustique pour accompagner Graham. Personnellement j’aurais préféré la magnifique « Ice Cream Man » qui est pour moi la plus belle du dernier album.

Un bon paquet de classiques évidemment : « Coffee and TV » dans une version très pêchue et plus rapide est balancée au trot par un Damon malicieux et Coxon au taquet. « Song 2 » qui fait tout péter, tout le monde reprenant les « hou hou », à tout dézinguer. Quelle fiesta ! Explosion de joie du public sur le cockney et très fun « Parklife », sur lequel Damon Albarn se lâche totalement dans une complicité totale avec le groupe. Ils puisent dans leur répertoire et envoient de très belles versions de « Beetlebum », « Trouble In The Message Center », ou « Out Of Time ».

IMG_5109Blur nous sert un lot de ballades imparables dont la merveilleuse « Thought I Was A Spaceman » que Damon chante à la perfection et surtout une sublime version de « Tender » qui plonge le Zénith dans une ambiance quasi religieuse, en communion totale avec le groupe. Le refrain hurlé à plein poumons par les 6.000 personnes file des frissons. Un très grand moment !

Lors du rappel, ils transforment le Zénith en énorme boîte de nuit avec « Girls and Boys ». Son monstrueux pour un grand délire et méga teuf qui fait chavirer la foule. « For Tomorrow » maintient le niveau, Graham s’éclate comme un gamin.

Ils nous quittent sur « The Universal », mélancolie et poésie en conclusion. Sans larmes versées, mais pas loin…

Grands moments, grand concert. Espérons qu’on n’aura pas à attendre encore 13 ans pour les revoir en France.

 

El padre

 

Setlist : Go Out – There’s No Other Way – Lonesome Street – Badhead – Coffee & TV – Out Of Time – Thought I Was A Spaceman – Trimm Trabb – He Thought Of Cars – My Terracotta Heart – I Broadcast – Trouble In The Message Center – Beetlebum – Tender – Parklife – Ong Ong – Song 2 – To The End – This Is A Low.

Rappel : Stereotypes – Girls & Boys – For Tomorrow – The Universal.

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