Dans le bac d’occaz’ #17 : Talking Heads, PJ Harvey, The White Stripes

Publié par le 10 août 2017 dans Dans le bac d'occaz

Chaque mois BCG plonge pour vous dans le bac d’occaz en écoutant des albums indispensables selon un journaliste musical, un oncle cool ou encore un ami mélomane. 30 ans (de 1977 à 2006), 30 disques. Chaque mois 3 albums de cette liste, écoutés au moins une fois par semaine. Les albums sont regroupés par le dernier nombre de leur année de sortie (1986-1996-2006, 1977-1987-1997, 1978-1988-1998, et ainsi de suite).*

 

Dans le bac d’occaz’ #17 : les années en 3

 

1983 : Talking Heads – Speaking In Tongues

Allons bon, un énième disque typiquement 80s par un groupe de post-punk arty ! Autant vous dire que je l’ai redouté, celui-ci, et que j’en ai voulu à JL de l’avoir mis dans ma liste.

Au final, rien d’absolument horrible, surtout quand on s’est déjà tapé The Fall ou Gang Of Four, simplement de la musique très dansante typique de la décennie, d’une ringardise absolue qui en devient presque sympathique comme un bon nanar. On s’imagine dans une salle d’arcade avec Mr T, David Hasselhoff, Gary Coleman et un sosie de Michael Jackson en train de danser le smurf. Bref, 80s jusqu’à la moindre note, sans aucune limite de bon goût. Mais ça fonctionne, et je pense que c’est dû à un point précis : bien que plusieurs écoutes révèlent une construction musicale plus élaborée qu’on ne le croirait, cet album semble complètement récréatif, fait pour le simple plaisir de danser sans se prendre la tête ni se prendre trop au sérieux. Pour un groupe comme les Talking Heads, reconnus pour leur recherche musicale, c’est finalement un moindre mal. Pas de quoi se relever la nuit, pas de raisons particulières de l’écouter sauf si vous cherchez des ambiances boite de nuit années 80 et que vous en avez marre d’écouter “Les Démons De Minuit”, “You’re My Heart, You’re My Soul” ou “Macumba”, mais au moins rien de désagréable. Et ce n’était pas gagné !


 

1993 : PJ Harvey – Rid Of Me

2e round avec PJ Harvey et on dirait bien que cette fois, ça y est. Pourtant, Dry et Rid Of Me sont assez proches en termes de son, d’ambiance, de style, mais je ne comprends pas pourquoi le premier m’a laissé de marbre alors que le second m’a fait passer un très bon moment ! Je ne saurais dire si les compositions sont effectivement plus inspirées sur cette deuxième œuvre ou si cela tient plus au contexte dans lequel j’ai écouté le premier, mais si la formule n’a pas changé de l’un à l’autre, rock électrique, sauvage, brut et classieux à la fois, porté par une interprétation théâtrale sans faute, j’ai été beaucoup plus réceptif. Peut-être aussi que ce qui fait la différence, c’est le travail de Steve Albini, qui a su rendre le son parfait pour le travail du groupe. L’alternance entre ambiances feutrées et énervées et les montées en puissance sont superbement gérées, comme dans le morceau éponyme qui ouvre le disque, et les moments forts (dont je ne citerai que “50ft Queenie”, “Yuri G”, “Man Size”, “Dry” et “Me Jane” pour ne pas citer tout l’album) s’enchainent sans qu’on se lasse une seconde. À noter aussi que le groupe se permet une reprise de Dylan, “Highway 61 Revisited” particulièrement réussie, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Bref, un très bon disque, peut-être pas le début d’une grande histoire d’amour, mais le début de quelque chose, en tout cas !

 

2003 : The White Stripes – Elephant

Encore un disque que j’avais fustigé à sa sortie car il cristallisait, et encore plus que les autres, le revival rock des années 2000 avec la surexposition des groupes en The. Doublement fustigé car il laissait aussi à l’héritage culturel de l’Humanité l’hymne universelle des stades “Seven Nation Army” reprise depuis par une tripotée d’artistes de variété se pensant décalés et originaux. Le genre de disque que j’avais trouvé très surfait et souhaité oublier au plus vite.

Avec les années et la maturité, qui s’accumulent qu’on le veuille ou non, j’ai bien été obligé de me rendre à l’évidence en écoutant Elephant : c’est vraiment un bon disque. Non seulement aucun morceau n’est mauvais, il est évident que Jack et Meg White connaissent leurs classiques, mais derrière cette maitrise presque académique du rock/punk/garage, et de l’efficacité d’une pédale fuzz, au-delà du tube dont l’évidence reste indéniable (ce qu’on critiquera vite en l’entendant un million de fois à la radio, mais ce n’est pas donné à tout le monde pour autant) se trouve un talent mélodique certain. J’admets avoir d’ailleurs un plus gros faible pour les petites chansonnettes sans prétention chantées par Meg, comme “In The Cold, Cold Night”.

Peut-être un groupe que j’avais mal jugé, qui ne cherchait qu’à faire du rock simple et cool et qu’on a transformé en icône malgré eux. En tout cas, je revois complètement mon avis sur ce disque, et je n’irai plus cracher gratuitement sur les White Stripes. Heureusement qu’il me reste un grand nombre de groupes des années 80 pour ça !

 

 
BCG

 
*Rendons à César ce qui lui appartient, cette rubrique a été fortement inspirée – ou littéralement pompée, c’est selon – par l’initiative d’un certain Machete83 sur le passionnant forum de l’indispensable site/bible du rock indé xsilence.net.

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